Epic 40k
The Laïtus Prime Tribune La naissance des Gargants The Laïtus Prime Tribune

 

Jaillissant des ténèbres, il apparut soudain, machine gigantesque à l'aspect humanoïde et redoutable.
Urgluk contemplait le monstre de plus de vingt mètres de haut avec appréhension... Dragnatz se jeta à terre et pointa son bolter envoyant une décharge dans les jambes du géant d'acier. Dans un crissement de métal, il passa au dessus de leur abri. Et la terre trembla sous son pas pesant.

Le reste des boyz s'enfuit à travers le champ de bataille dévasté. Le géant de métal stoppa jute au-dessus d'eux. Il y eut un petit sifflement suivit d'une énorme déflagration lorsque le plasma jaillit de son poing. Urgluk regarda fasciné. les derniers Evil Sunz se faire vaporiser.

"Hey, mékano. c'est koi c'te sale truk ?" demanda Dragnatz en envoyant une autre rafale inutile. Ses projectiles ricochaient comme autant de gouttes de pluie.

 

Jaillissant des ténèbres, il apparut soudain, machine gigantesque à l'aspect humanoïde et redoutable.
Urgluk contemplait le monstre de plus de vingt mètres de haut avec appréhension... Dragnatz se jeta à terre et pointa son bolter envoyant une décharge dans les jambes du géant d'acier. Dans un crissement de métal, il passa au dessus de leur abri. Et la terre trembla sous son pas pesant.

Le reste des boyz s'enfuit à travers le champ de bataille dévasté. Le géant de métal stoppa jute au-dessus d'eux. Il y eut un petit sifflement suivit d'une énorme déflagration lorsque le plasma jaillit de son poing. Urgluk regarda fasciné. les derniers Evil Sunz se faire vaporiser.

"Hey, mékano. c'est koi c'te sale truk ?" demanda Dragnatz en envoyant une autre rafale inutile. Ses projectiles ricochaient comme autant de gouttes de pluie.

"Ché pas chef, mais C'est vachteu balèz", répondit Urgluk. Son front était plissé sous la concentration. Il n'avait jamais rien vu d'aussi impressionnant, intéressant, et doté d'une telle puissance de feu.

"Pt'être k'c'est l'Empereur. Les zumains y disent toujours qu'c'est l'plus puissant." suggéra Dragnatz. en crachant sur le sol.
"P't'être k'il est venu nous botter l'train à nous les Evil Sunz". Uzbek regardait une motochenille qui se précipitait plein pot vers la machine humaine à travers la plaine boueuse. ses bolters lourds crachaient la mort et son équipage vociférait.

"C'est Zorgob " dit Dragnatz. "C'pôv' krétin a pas une chance."

Le géant de métal écrasa l'engin du pied. Urgluk faillit éclater de rire. Cela avait fait presque le même bruit que lorsqu'il marchait sur des débris de métal dans son atelier.

Et tout à coup il eut une illumination. Il fut soudain aussi excité que s'il conduisait sa bécane à tombeau ouvert. Si les zoms avaient construit une représentation métallique de leur dieu, il devait construire une incarnation métallique des dieux orks. Ainsi Gork et Mork pourraient affronter l'Empereur et lui filer une raclée.

Il en restait pétrifié, tandis que les projectiles sifflaient à ses oreilles comme des guêpes hargneuses ! Il voyait déjà sa création dans son esprit. Enorme, puissante, dévastatrice, et hérissée de canons. Il serait gros, très gros et même très très gros. Plus gros même que l'Empereur. C'était une idée tellement géniale qu'il se demandait comment il n'y avait jamais pensé avant.

Ses rêveries furent interrompues par Dragnatz, qui lui tapait sur l'épaule. Urgluk regarda dans la direction qu'il lui montrait. Une horde bleue de Space Marines grouillait dans le sillage de l'Empereur et se dirigeait vers la brèche dans les lignes orks.

"Il est temps d'mett'les bouts et d'retourner au vaisseau. Le raid est fini" dit Dragnatz. Urgluk hocha la tête en signe d'acquiescement. Il devait survivre. A présent il avait une mission. Il allait changer l'histoire de la galaxie, même s'il ne le savait pas encore.

La Waaagh! ork était en route.

 

Dans le Warp, un géant remua. Une image traversa son cerveau, plus grand qu'une nébuleuse. Dans ses rêves, il possédait un corps de métal et menait ses enfants à la victoire. Son rêve dura un bref instant d'éternité. Gork sourit mais ne s'éveilla pas.

Urgluk était penché sur son établi. Il prit le crayon qu'il avait sur l'oreille et fit une légère modification au grand plan qui se trouvait devant lui. A la lumière de la lampe, il avait l'air parfait.

Dragnatz entra. Il portait un tablier de cuit- maculé de tâches d'huile et était couvert de poussière. Il était resté toute la journée dans la déclarée d'Urgluk à bricoler son broyeur, une machine qu'il adorait. La guerre mise à part, c'était la forme de divertissement préférée du boss.

"C'est quoi ?", demanda-t-il en pointant un doit graisseux vers le plan. Une goutte d'huile tomba sur le papier juste à l'endroit d'un emplacement d'arme.

"Un plan". dit Ureluk fièrement. "C'est une machine de guerre komme celle k'on a vu sur Delta Pavonis.".

"Nan, ça ressemble pas".

"Bien sûr k'non. chef. C't une machine ork. Alors ça doit avoir l'air... ork." Dragnatz fronça les sourcils. Urgluk comprit qu'il se concentrait.

"Komment k'se s'ra gros, alors ?"

"Plus gros k'l'emp'reur. Et plus de kanons aussi."

Dragnatz s'enfonça le doigt dans le nez et commença à fouiller, preuve flagrante de son intense concentration.

"Ca marchera pas." dit-il. "Tu l'konstruira jamais."

"J'parie k'si."

"J'parie k'non."

"Cent dents."

" D'ak"

Urgluk regarda son plan. J'vais t'montrer, pensait-il. Il prit sa ceinture avec ses outils, éteint la torche et se dirigea vers la porte.

"Ouk' tu vas ?" demanda Dragnatz.

"J'vais kommencer."

"Mais y fait nuit."

Urgluk sortit en claquant la porte.

 

Dans le Warp, Mork était également troublé. Il rêvait de guerre, guerre qui se répandait comme une tache verte à travers toute la galaxie. Il voyait des millions de ses enfants suivre des machines de guerre géantes à son image. Il trouva ce rêve plaisant. Et lentement son esprit démesuré reprenait conscience.

Dragnatz regardait Urgluk travailler. Le soleil luisait faiblement sur le petit échafaudage qu'il avait monté. Urgluk était en train de riveter une grosse plaque d'acier sur une autre. Le son de son pistolet à rivet faisait un chouette contrepoint à sa voix de fausset.

Dragnatz regardait dans la décharge, ses mains jouaient négligemment avec les commandes de son broyeur. De la fumée s'échappait des scories. Des mouches se massaient autour des épaves. L'odeur du métal corrodé et était presque suffocante. Le soleil avait chauffé le cuir de squig de son siège et commençait à le mettre mal à l'aise.

Il devait admettre que tout cela l'ennuyait. Même écraser les épaves de chariots de guerre avec l'énorme pince de son broyeur ne l'amusait plus comme avant. Depuis qu'Urgluk avait commencé à travailler sur sa machine, son Gargant comme il l'appelait, Dragnatz se sentait mal à l'aise.

Mal à l'aise, pas effrayé. Pas comme lorsque deux cent Space Marines vous chargent et que votre bolter s'enraye. Mal à l'aise comme la veille d'une bataille. Récemment, il avait rêvé de la machine. Ureluk avait entrepris quelque chose de grandiose, pas seulement en terme de mécanique. Oui, ce serait grandiose. Il se demanda un instant s'il devait traverser et aller offrir son aide au mékano, puis il se rappela de leur pari et qu'il était un boss. Mais aujourd'hui, il faisait chaud, il s'ennuyait et son âme était torturée et avait besoin de distraction. Il descendit de son engin, ramassa un marteau et traversa pour offrir ses services. Ses gardes du corps le suivirent, pleins de curiosité.

"Nan, pas possib'. Mate donk les trous dans les kôtés, ça ressemble plutôt à des sabords, ça s'peut pas k'ce soit une cuve."

"Y en a d'autres ki dizent, qu'Urgluk et Dragnatz, c'est des dingboyz, m'sieur. Mais j'y krois pas. Ki ka dja entendu parler d'bons orks ki sont dev'nus des dingboyz ? Nan, j'crois plutôt ki konstruisent une arme sekrète. Allez, un squig chô, m'sieur, just'une dent."

"N'an, lâch'moi, j'kroi kj'vais plutôt aller voir de plus prés s'ki fabrikent."

Il démarra sa moto et traversa la foule, projetant un nuage de poussière sur la viande de Makari. Le gretchin murmura des malédictions à son intention avant d'essuyer discrètement ses produits. Il leva la tête lorsque la foule s'agita et il vit le Goff à moto s'entretenir de façon animée avec Dragnatz. Puis il les rejoignit et se mit au travail.

 

Gork luttait contre le sommeil. Après des siècles de somnolence, la chose n'était pas simple. Il sentit que d'autres puissances du Warp tentaient d'interférer. Il bloqua une subtile tentative de contrôle de Slaanesh. Ignora un avertissement de l'Empereur et se détourna des cris tentateurs de Khorne. Il reprit le contrôle de son esprit et de celui de son peuple. Bientôt il serait éveillé. Une ère de fer, de feu et de sang approchait à grands pas.

Urgluk jeta un oeil sur la décharge. Tous ses matériaux étaient presque épuisés et ils n'étaient pas prêts d'avoir fini. La main d'oeuvre n'allait pas tarder à se lasser. La plupart d'entre eux les avait rejoints pour d'obscures raisons. Ils avaient été attirés vers le chantier, avaient pris des outils et s'étaient mis au travail, mais ils ne savaient plus que faire.

"Ca s'présent' mal," conclut Ugrik, le Goff. "Les gars vont s'ennuyer. Il nous faut plus de métal."

"Exakt," acquiesça Urgluk, "y'en a pus mais on va en trouver."

"Où ça ?" Demanda Ugrik.

"Ou's k'on trouve toujours du matos ?" demanda Dragnatz.

Les trois orks échangèrent des grimaces.

"Les zumains" dirent-ils à l'unisson, et ils ricanèrent.

 

Tandis que Mork retrouvait ses forces, plus d'un big boss fit des rêves de puissance. D'anciennes ambitions étaient remises au goût du jour. D'antiques désirs de conquête recommençaient à agiter leurs esprits engourdis. Ils planifiaient des raids dans les colonies humaines ou envisageaient des alliances avec d'anciens rivaux. Même les réflexions les plus intenses seraient impuissantes à expliquer ces phénomènes. Les Antiques Puissances savaient ce qui était à l'oeuvre. La Waaagh ork était en marche.

Glug, le mékano, criait d'excitation en ajoutant un autre tableau dans la chaudière. Il ne comprendrait jamais pourquoi le vieux Veg avait gardé la déko humaine. La chaudière se mit à rugir et le dirigeable décolla.

"Du charbon, enkore du charbon!", cria-t-il à Mirkus le chef de ses assistants gretchins.

Les corps verdâtres luisaient de sueur tandis que les petites créatures grouillaient pour obéir aux ordres, en jetant frénétiquement de grosses quantités de charbon dans la chaudière. Glug attacha rapidement la sangle de son casque et mis ses lunettes de vol. Il se dirigea vers la proue de la nacelle et sauta sur le siège de commande. Une poussée ferme sur un levier et son siège monta, lui permettant de voir enfin le paysage alentour. Le vent lui giflait le visage et faisait voler son écharpe telle une bannière. Le rugissement des chaudières sonnait comme une douce musique à ses oreilles. Sous lui, le sol devenait flou. Le désert de cendres n'était qu'une étendue morne de dunes blanches sur laquelle se découpait l'ombre tubulaire de son dirigeable.

"Wahooo!" exulta Glug, la sensation de vitesse le menait au bord du délire. "Encore du charbon! Plus vite!"

Dans la cendre du désert, Glug aperçut d'énormes traces. Curieux, il tira un des levier de commande. Un sifflement retentit tandis que le gretchin luttait pour actionner le gouvernail et faire tourner le dirigeable. Bientôt il fut en vue d'une machine impressionnante. Glug prit sa longue-vue et l'observa. C'était une immense machine à vapeur. un croisement entre une locomotive et un tank. Elle avait laissé une profonde trace et avait décrit un cercle avant de probablement tomber en panne de carburant. Glug pouvait apercevoir la silhouette d'un mékano Evil Sun accablé, assis à l'ombre de l'immense cheminée de son engin. Il avait un bras bionique, dont un pouce était levé vers le ciel.

Normalement, Glug aurait suspecté un piège. Mais la vitesse l'avait rendu confiant et il décida de céder à l'étrange impulsion qui le poussait à s'arrêter et à proposer un coup de main. Il fit décrire des cercles à son dirigeable jusqu'à ce qu'il soit à la verticale de la machine et lança son ancre. L'Evil Sun eut juste le temps de s'écarter avant qu'elle ne l'embroche. Glug ramassa son porte-voix et apostropha l'autre mékano.

" Koi k'y'a ?"

"Rien d'bon! C'te foutue machine m'a lâchée et j'dois aller à Orkville. J'veuxj'ter un oeil à l'engin qu'Urgluk konstruit."

"Toi aussi, hein? Akkroch' toi à l'ankre kj'te fasse grimper. Moi aussi j'y vais. Paraît k'c'est maousse."

"Ouais, une tripotée des mékanos du nord vont v'nir mater."

Tandis que le mékano grimpait le long de la corde, Glug s'aperçut que ses jambes et ses bras étaient bioniques et qu'une armature métallique enserrait sa cage thoracique. Glug l'aida à franchir le bastingage. et ce faisant il entendit un cliquetis sonore. La cage thoracique était entièrement couverte de pièces d'horlogerie.

"Tik-tak," dit l'Evil Sun. "T'as une belle mékanik."

"Glug," répondit Glug en se remettant aux commandes. "En route. Mirkus, du charbon!"

Les assistants gretchins épuisés se levèrent péniblement et se remirent à pelleter. Glug tira une commande. La vapeur siffla et le dirigeable fila vers Orkville. Glug et Tik-tak se mirent alors à hurler de plaisir.

 

Gork et Mork s'éveillaient et une onde de peur traversa le Warp. La fréquence des suicides et des crimes s'accrut considérablement. Sur Icolbar, un Astropathe se jeta du haut d'une tour en hurlant que son peuple était maudit. Sur le Vaisseau Monde "Espoir des Jours Anciens", un philosophe eldar arrêta d'écouter la musique atonale de sa fontaine musicale pour rédiger son haïku car il avait senti que sa vie avait été bien remplie. Sur la lointaine Terre, un être comateux ouvrit des yeux qui s'étaient fermés bien des siècles auparavant.

Urgluk jeta un regard depuis les grands échafaudages qui entouraient son gargant. Ils dépassaient de loin le plus grand des bâtiments de cette ville et à présent dépassait même le vaisseau de Dragnatz. Seules les montagnes de l'ouest offraient une meilleure vue des alentours.

Le soleil à peine levé jetait sa faible lumière sur Orkville. L'endroit s'était transformé et la petite forteresse de Dragnatz était devenue une vaste métropole pleine de pèlerins venus contempler le Gargant. Un immense bidonville de tentes et d'appentis avait jailli le long du vieux mur de boue séchée. Il y avait des marchands gretchins partout, attirés par la richesse des visiteurs orks et assurant l'approvisionnement de tous.

C'était une chose étrange, pensait Urgluk. Tous les orks qui étaient rassemblés là semblaient inoffensifs les uns envers les autres. il y avait ici une étrange atmosphère. Le gargant semblait exercer une influence apaisante sur les boyz. Peut-être était-il bel et bien sacré- Peut-être que Gork et Mork allaient réellement investir cette carcasse.

Il. examina le désert et identifia pas moins d'une douzaine de sillages d'engins, chariots de guerre ou motochenilles. Il augmenta le grossissement des lentilles de ses jumelles pour détailler une troupe de cybergorets entourée par des gretchins. Loin derrière, ce qu'il avait d'abord pris pour un gros nuage s'avérait en fait être un très gros dirigeable.

A l'extérieur de la décharge, les chokboyz s'entraînaient. Urgluk trouvait leurs uniformes ridicules mais il savait que c'était des combattants de valeur. Dragnatz les employait à faire la police dans Orkville, mais ils n'avaient rien à faire.

Un messager gretchin grimpa maladroitement à l'échelle et tira craintivement sur la manche d'Urgluk.

"Dragnatz voudrait t'kauzer" dit le gretchin. "Y'a plein d'nouveaux chefs ki rappliquent. Z'ont une question."

"C'est koi ?"

"Ben, y'a deux dieux orks, Gork et Mork, et r'gardes, toi tu Construit k'un Gargant."

Urgluk se frappa le front avec la paume de sa main.

"C'est vrai. Kesk'on fait alors ?"

"P 't'être ki vaut mieux Construire deux Gargants," suggéra malicieusement le gretchin. Il pensait fort justement que deux fois plus de gargants ça ferait deux fois plus d'affaires.

"Super, c'est c'kon va faire." Il donna une tape affectueuse dans le dos du gretchin. Malheureusement cela eut pour effets de le jeter hors de l'échafaudage. Urgluk descendit l'échelle en sifflant négligemment comme si de rien était.

 

Gork sentait son attention attirée vers un monde en bordure des royaumes orks. Il éprouvait une étrange attraction. Il se déplaça dans le Warp et arriva au-dessus de ce monde. Son souffle déclencha une tempête dans le désert de cendres. Son regard faisait s'arrêter les véhicules. Le moindre de ses pas provoquait des tremblements de terre. Voyant le désordre qu'il provoquait, il se retira. Il savait que le temps n'était pas encore venu. Il se retira mais laissa un message.

Le dingboy sortit du désert dans la petite ville de Grubrat. Il jeta un regard vers les petites rues et les machines détruites. Il passa au milieu des bâtisses blanches jusqu'à ce qu'il arrive à l'endroit où étaient massés les survivants.

Quelques orks le regardèrent avec méfiance. Us étaient assis autour d'un feu de camp. Quelques avortons couraient à la recherche de combustible. L'un d'eux tenta même de lui arracher son bâton mais il lui lança un regard tellement plein de compréhension et de douceur qu'il abandonna.

"Tu viens d'traverser la tempête? Où k'tu vas étranger?" demanda le plus gros des orks, un énorme Goff avec un monocle et un anneau dans le nez.

"Partout, Zorg. Ch'uis un messager." Les orks se regardèrent en pouffant de rire, sauf Zorg.

"Komment k'tu konnais mon nom?" Demanda Zorg. L'étranger haussa les épaules.

"J'allais à Orkville propager la bonne parole. Les dieux ont marché sur ce monde. Y veulent ke nous les orks nous nous remettions en marche. On est resté trop longtemps à rien faire. Il est temps de revendiquer plus de mondes."

Le silence tomba. Même les gretchins cessèrent de gigoter. Le dingboy en voyait même un qui avait arrêté son geste de jeter une bûche dans le feu. Quelque chose dans la douceur de sa voix les avait envoûtés. Il était porteur de la parole des dieux orks. C'était en lui et il imposait le respect.

"Vous devez aller à Orkville." Il le leur dit simplement et ils acquiescèrent.

"Le peuple se rassemble. La Waaagh! approche. Allez à Orkville et joignez vos forces aux autres."

Le dingboy fit demi-tour et disparut dans la nuit. Après un moment Zorg se leva et chercha des traces dans la cendre. Il n'y en avait aucune.

 

Mork se plongea dans le Warp, balayant les démons et ignorant les antiques barrières créées par des dieux à présent disparus. Il voyagea de monde en monde instillant dans le coeur des orks l'envie de suivre l'appel des sirènes de l'aventure. Il sentit d'autres pouvoirs à l'oeuvre, qui tentaient subtilement de s'opposer à ses desseins simples. Avec un rire, il les repoussa irrésistiblement.

Urgluk, Dragnatz, Ugrik, Glug, ainsi que tous les autres étaient assis autour de la table et consultaient les plans. Tout baignait dans l'huile. Ils étaient fiers à juste titre. Derrière on entendait le travail se poursuivre. Des hordes de gretchins ajustaient l'intérieur des gargants.

En provenance de la toute nouvelle citadelle d'Orkville, un flot constant de chariots se pressait vers le chantier, transportant armes, munitions et matières premières.

Urgluk regardait les gretchins aller et venir entre le bureau des plans et le gargant, grâce à un système de poulies mis au point par Glug. Son expérience passée d'aéronaute en matière de treuils s'était avérée très utile.

"On a eu du pot ke l'tremblement d'terre, il a pas fait plus d'mal aux gargants," dit Urgluk. "On a k'deux jours de retard sur l'planning."

"C'est konim' s'ils avaient été épargnés," dit Glug avec une sorte de crainte dans la voix.

"Tu Commences à parler comme un fidèle du Messager," dit Dragnatz.

Urgluk était content d'entendre sa voix. C'était la première fois qu'ils le voyaient depuis des jours. La gestion d'Orkville lui prenait de plus en plus temps à mesure que la foule arrivait.

"Y a pas d'lézard, il nous envoie toujours plus d'gars."

Dragnatz devait admettre que c'était vrai, le mystérieux étranger fait son apparition dans les clans et les villes depuis la tempête de cendres et le tremblement de terre. Il avait parlé aux chefs et leur avait dit qu'ils devaient venir. Depuis des hordes de gretchins et d'orks n'avaient cessé d'affluer à travers le désert. Et maintenant Orkville était la plus grande agglomération de mémoire d'orks.

Les mékanos orks avaient creusé de nombreuses mines dans les montagnes occidentales. Les véhicules avaient été cannibalisés dès leur arrivée afin de fournir des pièces au machines des manufactures et aux raffineries. La cité étai constamment recouverte par un épais nuage de fumée.

Désormais, il ne s'agissait plus de construire uniquement les gargants. Au sud du terrain de parade s'élevait à présent le squelette d'un énorme vaisseau spatial capable de transporter les gargants.

Comme il écoutait Dragnatz et les mékanos penchés sur le plans, Urgluk se sentait mal à l'aise. Les choses avaient tellement changés depuis le jour où il avait commencé le travail dans sa décharge. Ils ressemblaient tous, y compris Dragnatz, à des débris emportés par une tempête de cendres, trop ballottés par le vent pour pouvoir résister. Il avait été la première pierre de l'édifice. La construction du gargant était le point de départ d'une bien plus vaste finalité. Tout ce monde semblait en mouvement.

"J'ai entendu dire que Nozzgrond et ses gars s'étaient ékrasés dans les Iles d'Acier au cours de la grosse tempête," dit Dragnatz. "Y dizent maintenant ki zauront jamais l'temps de nous rjoindre komme konv'nu et ki préfèrent décider d'konstruire leur propre Gargant."

"C'est la troisième fois k'ça arriv'en trois mois," constata Urgluk."Y'aura bientôt une bonne douzaine d'gargants sur c'te foutue planèt'."

"Plus k'y en aura, mieux k'ça s'ra,!" lança Dragnatz, et les autres opinèrent du chef en signe d'approbation.

Urgluk se demanda quelle était la signification réelle des gargants. La manie de construire semblait faire partie de l'étrange comportement des orks en ce moment. Il se rappela sa première idée, des corps pour les dieux. Il avait perdu l'essence de sa vision en se concentrant sur les détails techniques. Mais à présent elle revenait le hanter. Il se demanda si cela était possible, le Messager avait-il raison ? Les dieux allaient-ils réellement investir ces corps. Cette pensée le fit frissonner d'excitation et de peur.

 

L'Empereur savait qu'il devait protéger son peuple. Si Gork et Mork libéraient leurs hordes, bien des mondes sans défenses seraient balayés par la terrible marée verte. L'Empereur tourna ses pensées vers la tâche à accomplir. Dans tout l'espace humain à portée de l'Astronomican, les tarots commencèrent à présager un désastre. Les gouverneurs les ayant utilisés y trouvèrent tous les signes d'une catastrophe imminente, d'une ampleur cosmique. Dans le Segmentum Obscura, les fottes de guerre furent mobilisées et mises en états d'alerte. Sur les mondes de l'Adeptus Astartes, les marines fourbissaient leurs armes, conscient que le destin allait encore une fois les provoquer. Aux frontières de I'Oeil de la Terreur, les légions titaniques de l'Adeptus Mechanicus veillaient sur l'Empire. Après avoir vérifié que les défenses de l'Empire étaient en place, l'éternel affligé, confiné dans son Trône Doré, se prépara pour le combat qu'il allait encore devoir livrer.

Sous le ciel noir et sans étoiles, Naffzod surveillait son oeuvre. A la surface couverte de cratères s'élevait le gargant, Il dépassait même le sphinx eldar de la cité des tombes de Kharis

Les Corsaires quittaient les champs atmosphériques pour mettre la dernière touche à la machine. Il s'arrêta pour se demander la raison pour laquelle il avait construit ce gargant mais il n'en trouva aucune.

Depuis qu'un vaisseau était venu du monde de Dignatz et avait apporté des nouvelles du grand rassemblement. il avait brûlé du désir de le construire. A présent il était terminé et il se demandait ce qu'il allait faire. Il sourit, certain que le seigneur Garaz lui trouverait bien un emploi. Il remarqua que quelqu'un était en train d'y peindre un Jolly-Ork. C'était bon signe.

 

Sous une montagne à l'effigie de Gork, Grugrot fouettait ses gretchins pour les pousser à plus d'efforts. Il avait promis au seigneur de guerre Snikgut que son gargant serait terminé avant celui de Dragnatz et il entendait tenir parole. Il lâcha une bordée de jurons envers ses hommes en les traitant de flemmards puis il ramassa son pistolet à rivets.

Grusom le mékano regardait la centaine d'humains qui peinaient pour hisser le fût d'un canon et le mettre en place dans le ventre du gargant. Il prit le tableau de maître et le mit autour de ses épaules comme une cape et rit en regardant les ruines des anciens palais. Les humains s'étaient crus malins parce qu'ils habitaient dans de grandes huttes pleines de statues colorées et animées. eh bien on leur avait montré autre chose. A présent, ils travaillaient pour les orks. En proie à une joie simple et instinctive, il vida son bolter sur une colonne voisine, tandis que des traînées de vapeur dans le ciel annonçaient l'arrivée des Space Marines.

 

Gork et Mork se sentaient prêts. Leur peuple était agité et prêt au combat. L'Empereur, leur ennemi privilégié, avait déployé ses forces. Les premières escarmouches s'étaient disputées, mais à présent, le temps de la guerre était venu. Au delà, ils sentaient qu'ils étaient l'objet de toute l'attention des puissances du Chaos qui les observaient en se demandant quel avantage elles pourraient tirer d'une telle situation. Dans des puits de ténèbres oubliés, de terribles entités suivaient attentivement les progrès des orks. Gork et Mork s'en moquaient. Il se seraient assez forts pour résister au Chaos. Le temps était venu pour Gork et Mork de s'amuser.

Jetant un rapide regard depuis le dirigeable, Urgluk pouvait apercevoir les toits littéralement couverts d'une mer de visages gretchins. Une foule énorme encombrait la place, contemplant les énormes gargants avec une crainte révérencielle.

Les chokboyz et les dingboyz étaient mélangés. Les motos rugissaient en traversant les étendues désolées qui séparaient Orkville et le chantier. Au loin, un groupe de retardataires arrivait, guidé par un grand dingboy équipé d'un long bâton.

Urgluk regarda monter Dragnatz sur la tête du gargant par l'échelle interne. La foule attendait. Depuis le dôme du dirigeable, le mékano avait la meilleure vue sur Orkville.

"On a réussi, ouais, ouais," cria fièrement Glug depuis son siège de commande.

"Y sont prêts à y aller."

Urgluk sentit son coeur déborder de fierté en regardant les gargants. Ils toisaient la foule verte comme des géants en attente. Il se rappelait le jour où il avait vu les machines de l'Empereur. Cette pensée ne l'inquiétait plus. Ils avaient construits quelque chose de bien mieux et de plus ork. Le tumulte assourdissant des voix de la foule augmenta. Des parties entières de la foule commençaient à entonner le traditionnel hymne ork.

"On y va' On y va! On y va!"

Dragnatz gagna le sommet du gargant entouré de sa garde personnelle et fit un geste pour demander le silence. Et là, une chose incroyable se produisit. La foule se tût. Uraluk vit Dragnatz lever son bolter. Les orks de la foule levèrent alors le leur en réponse.

"Ca y est, les gars, " dit Dragnatz. Sa voix portait sans problème et sans amplificateur. "On a nos gargants et nos armes. Alors kes' ki nous manke?"

La foule ne réagissait pas, attendant une réponse.

"On a personne sur ki tirer, voilà koi. Alors moi j'vais vous dir c'kon va faire. On va un peu leur donner l'goùt d'la mort, voilà koi. On va prendre l'grand Gork et l'grand Mork et ekrabouiller des zumains!"

La foule en liesse poussa une telle acclamation qu'Urgluk fut surpris de pas voir le dirigeable s'écraser.

Il étudia alors soigneusement Dragnatz. Son vieux chef avait vraiment l'air transformé. Il rayonnait, son visage respirait l'orgueil et la joie.

"Et aussi tout c'ki s'mettra sur not'chemin. A kaus k'on est des orks. Kes k'on est ?"

"On est des orks!!! " répondit la foule. Urgluk et les mékanos se joignirent au cris.

"Kes k'on est ?"

'Des orks!!!"

"Koi ?"

"Waaagh!"

Dragnatz appuya sur le commutateur général. Le gargant s'éveilla à la vie. Le rugissement de ses moteurs se mêla au joyeux vacarme de la foule. Urgluk eut à ce moment la sensation que deux vastes entités rugissantes descendaient du ciel. Dans ce moment d'intense révélation, il sentit avec certitude que tous les autres orks avaient partagé la même sensation. A ce moment ils ne faisaient plus qu'un, un avec leurs dieux vénérés.

"Waaagh !" se mit-il à crier avec les autres. Dragnatz fit un geste impérieux pour faire avancer le gargant. La foule et les véhicules suivirent, remplissant le sillage des deux monstres d'acier d'une multitude de motos et autres véhicules. Les orks se dirigeaient vers les gigantesques vaisseaux et vers leur destin.

"On y va! On y va! On y va!"

Dans le Warp, Gork et Mork patientaient, heureux. Sur plus d'un million de mondes, leurs enfants étaient en marche, une marée verte qui engloutirait des empires pour remodeler l'univers. La Waaagh! ork était en marche.