Warmaster

 
Joutes - La Chute de Kazad Lok
 



Les Marais de la Désolation étaient devenus le domaine des Hommes-Lézards depuis que la cité d'Azka s'y était matérialisée pour échapper à la destruction de la Lustrie. Le Prêtre-Mage Azka, qui avait prophétisé le rôle du Batôn de Jade pendant la Fin des Temps, avait entamé un nouveau rituel destiné à réunir autant de magie que possible pour alimenter celui-ci.
Lors de son précédent rituel permettant de téléporter sa cité dans les marais, Azka avait sans le vouloir englobé la Cité Sans Nom, domaine du mort-vivant Huascar Capac (voir D'Acier et de Malepierre). Les anciennes Pyramides Noires de Lustrie avaient échappé à la destruction et se gavaient dorénavant des vents de magie qui soufflaient en rafales dans la région.
Alors que les cohortes d'Hommes-Lézards d'Azka prenaient le chemin de la Cité sans Nom pour s'emparer de sa puissance magique et alimenter le rituel du Prêtre-Mage, d'autres forces pénètraient dans les marais.
A la tête d'une puissante Waaagh!, Morglock le Sauvage était lui-aussi attiré par les Pyramides Noires. Le chaman Danse avec les Squigs lui avait promis que leur magie lui permettrait d'atteindre un statut de demi-dieu. Devenu fils de Gork et de Mork, il pourrait alors survivre à la Fin des Temps et continuer à dévaster le monde...
Enfin, envoyé par Vytor le Corrompu pour soumettre les marais aux Puissances de la Ruine, Saeddatrur le Borgne était bien décidé à dévaster la zone et à ne laisser en vie aucun des ennemis du Chaos qu'ils soient Hommes-Lézards ou peaux-vertes.


MARAIS DE LA DESOLATION

O'chtli ramassa la feuille. Large comme sa main à quatre doigts, ses bords ondulaient étrangement. Mais c'était la couleur qui jetait le petit Skink dans la confusion.

Une feuille orangée ?

A ses pieds, il regarda le sol jonché de ses sœurs jumelles. Elles tiraient sur le brun, le rouge, le jaunâtre et la rouille... Des couleurs incompréhensibles. Levant le museau au ciel, il poussa un jet de phéromones de contrariété. Les arbres étaient nus, sans feuilles... La température était aussi basse que sur les plateaux d'altitude, alors que la mer était toute proche...

Tout en stridulant plaintivement du gosier, le petit Skink lâcha la feuille et effleura un arbre. De la vie. Cet arbre ne se mourrait pas. Il était plutôt comme... Endormi.

O'chtli frissonna en sentant le vent froid couler sur les écailles de sa carapace. Il eut soudain envie de s'étaler contre un rocher en plein soleil. Hélas, celui-ci, bas sur l'horizon, ne réchauffait guère les environs. Quel pays étrange que celui dans lequel la prophétie des Anciens les avaient envoyés, lui et tous ceux d'Azka.

Le Skink ébroua sa collerette parsemée de piquants. Son esprit était engourdit par le froid. Il lui fallait continuer sa mission sans plus attendre. Le Slann Azka avait envoyé tous les éclaireurs de la cité parcourir les environs, afin de s'en familiariser. Un nouveau monde où il faudrait, pour les Skinks et les Saurus, s'adapter ou mourir. La petite créature sautilla plus avant en stridulant dans le sous-bois.

En franchissant l'orée de cette étrange jungle clairsemée, O'chtli sentit tout de suite la tension qui régnait. La faune forestière locale était bien moins bruyante que ce dont le Skink avait l'habitude. Mais l'endroit où ses pas l'avaient guidé était, lui, totalement silencieux.

Partout, des traces de luxuriance passée étaient visibles. Au delà de la brume, sur le sol jonchés de gravât et de ruines, des lianes mortes s'étiraient encore. Une mousse brunâtre et lépreuse recouvrait la plupart des allées encadrées de piliers brisés. Au delà, les deux grandes Pyramides de pierres noires apparaissaient. D'elles, exsudaient la moiteur et la folie.

O'chtli savait. Il était là, quand le maître de ces lieux avait été vaincu. La victoire, permit aux Slanns d'obtenir assez de puissance pour réaliser le rituel qui les avaient tous transportés de l'autre coté de l'océan. Il avait vu les morts s'effondrer. La puissance maléfique s'effondrer. Et pourtant, aujourd'hui, il la sentait à nouveau. Puissante... Débordante, même. Mais aussi aléatoire et sauvage. Il pouvait sentir la force du nexus tout proche. Les soubresauts magique du monde avait ramené son pouvoir à la vie.

O'chtli recula prudemment. Dans les brumes, des silhouettes hagardes apparurent. Il ne fallut qu'un mouvement au petit Skink pour déguerpir et filer comme un flèche dans la forêt.

Il fallait rapporter le message. Les morts se levaient à nouveau dans la Cité Sans Nom. Le temps pressait. Des tribus orcs inconnues avaient déjà été signalées dans les environs. Le Slann ne pourrait s'emparer du pouvoir du nexus sans combattre.



Les poutres qui constituaient les marches de l'estrade, hâtivement assemblée de bric et de broc, ployèrent et craquèrent en gémissant. Lentement, la gigantesque silhouette au dos large comme celui d'un boeuf, constellées de trophées de scalps de nains et d'humains, apparu au dessus de la horde.

Et un océan de poings verts dressés l'accueillit, accompagnés du plus gigantesque beuglement que la terre ait entendu depuis que la horde de Grom la Panse lui-même avait pris la mer pour aller conquérir le pays des elfes.

En transe depuis trois nuits, les chamanes titubaient en dressant leur bâtons au ciel autour de l'idole sacrée. L'aura de magie fut tellement puissante quand Morglock dressa son énorme poing pour répondre à sa horde, que certains ne purent résister à l'overdose et s'effondrèrent sur le sol, les yeux et les oreilles en sang, en proie aux spasmes d'agonie de la bénédiction de Gork (ou était-ce Mork ?).

Autour de Morglock se campaient ses plus puissants généraux. Grolk, le chevaucheur de sanglier, dont l'immense harde des gorets recouvrait tout un flanc de la colline qui fermait la vallée envahie de peaux vertes. Urluk et Berluk, les généraux de l'infanterie gobeline, qui passaient leur temps à se chamailler dès qu'un ennemi n'était plus en vue. Et enfin, O'Groshk le plus massif de tous les orcs, que tout surnommaient "balrog", tellement la puissance des coups qu'il assénait, tant à ses ennemis qu'à ses troupes, avaient marqué les esprits.

Et au devant de l'estrade était la mer des peaux vertes. La Horde de Morglock. Le fléau de Gork. La waaaagh du jugement dernier. L'assemblage hétéroclite de toutes les tribues gobelinoïdes à plus de mille lieux à la ronde. Une des puissance majeures en cet age désespéré du monde.

Nul autre n'avait pu plier l'orc à sa volonté. Ni le grand Archaon à la tête de sa horde. Ni les sages hauts-elfes. Ni les hommes et leurs alliés nains qui, désormais, éraient sur la terre en gémissant, leurs forces brisées, leur peuple éparpillé.

Morglock leva haut Brise-Gueule, son terrible tranchoir, et la clameur immense redoubla. Il montra à tous l'arme qui faisait trembler cette région du monde, et les orcs en furent contents. Mais alors qu'ils s'attendaient à le voir baisser les bras et les haranguer, le chef orc effectua une rotation du torse sur la droite, et en asséna un coup magistral à O'Groshk, qui vacilla sous l'impact.

Le deuxième coup larda profondément dans le flanc de "Balrog", qui tituba en vomissant du sang, tant de surprise qu'à cause du coup fatal. Morglock ne lui laissa pas le temps de s'effondrer au sol. Il lui planta son tranchoir entre le cou et l'épaule massive, avant d'en lâcher le manche et de finir le travail à coups de ses puissants poings.

Au troisième coup, Morglock enfonça proprement l'avant du crâne de son lieutenant, et envoya la carcasse sanguinolente s'effondrer au bord de l'estrade, devant les orcs qui reculèrent d'effroi.

Dans un silence de mort, Morglock se pencha et se saisit de la mâchoire de son défunt lieutenant, avant d'en arracher brutalement tout le crâne à partir de la découpe qu'il avait entamé dans un grand craquement d'os et de tendons.

Morglock remplit alors sa carcasse d'une inspiration qui aurait pu contenir un halfling obèse. Puis, dressant au dessus de lui le crâne d'O'Groshk, qui dégoulinait sur son bras d'arme, il poussa un tel hurlement qu'il fit écho sur les contreforts tous proches, rebondissant de cime en cime et roulant comme le tonnerre dans toute la plaine.

- "WAAAAAAAAAAAAAAGH !"

La Horde, qui retenait son souffle en, se demandant si son chef était devenu fou, explosa en un titanesque beuglement de fin du monde, en un martellement d'armes qui s'entrechoquaient sur autant de boucliers. Dédiant aux dieux leur chef et gorgeant les chamanes survivants de la magie de Gork et de Mork, la horde en appelait à la seule chose qui comptait. La guerre. La guerre pour la survie. La guerre pour les fils de Morglock.

De satisfaction, Morglock grinça des défenses en contemplant son peuple de ses yeux habités par une folie divine. Une bonne dose de sang et de brutalité, voilà ce qu'il leur fallait pour bien commencer la journée. O'Groshk avait été un bon lieutenant... Et c'est pour ça que son sacrifice plaisait aux orcs. En cet étrange age du monde, seul le sang versé comptait.

- K'lé zoms y's bat pour Eul baton djad ! Morglock il en s'en mok ! Lé Nouzot', on va tout cassé ! Cé la baston... Et voila !



Assis sur son cheval dans l'air matinal, Ulfrich huma l'odeur de la forêt. C'était une habitude qu'il avait toujours gardée, du temps où son grand-père lui apprenait la survie dans la forêt proche d'Erengrad.

Aujourd'hui, la forêt lui était inconnue. Tempérée, plus humide, les senteurs auraient du aller du parfum boisé des sous-bois à celui, plus ténu et salé, de la mer qu'on apercevait à seulement quelques lieues.

Mais il ne sentit rien. Et le bruit mouillé que produisit sa tentative d'inspirer plus fort à l'intérieur de son nez lui fit froid dans le dos.

Et puis il le sentit. L'odeur entêtante qu'il percevait au réveil, depuis plusieurs jours maintenant. L'odeur de la maladie.

Le kislevite ôta son gant et regarda la langue de peau qui se décollait sur le revers de sa main moite et pâle. D'une teinte verdatre de moins en moins ragoutante, son membre droit devenait flasque et adipeux à certains endroits. A d'autres, des plaques commençaient à apparaitre.

Il remit son gant, une envie de vomir au bord des lèvres.

Un peu plus loin, son supérieur discutait avec leur nouvel allié. Ulfrich, lui, avait plutôt l'impression qu'il prenant directement ses ordres de cette silhouette encapuchonnée. Il s'était trouvé une fois sous son vent, et à plusieurs mètres l'inconnu puait davantage qu'un bouc putréfié depuis le printemps dernier.

Un cor sonna. Ulfrich observa la vallée en contrebas, et les multiples huttes de toutes tailles qu'il contenait. Des orcs.

On les avait fait descendre à marche forcée pour affronter des orcs. Ulfrich n'en avait encore jamais combattu. Des Trolls, oui, mais pas des orcs. Il paraissait que c'était à peu près pareil en plus petit.

Ulfrich dégaina son épée, pressant son cheval d'un élan contre son flanc. L'animal, qui jadis obtempérait au moindre mouvement de ses cuisses, réagit mollement. Il semblait somnoler depuis quelques jours, et sentait aussi fort que lui.

Le kislevite répondit à l'appel de ses congénères et cria en levant son épée vers le ciel. Mais ce n'était plus la grande clameur pleine de force et de joie de leur jeunesse. Sa poigne semblait suinter, graisseuse, dans son gant. Sa voix était molle et vibrante. Il vit son ami Torsen vomir et hoqueter non loin de lui.

Il y avait quelque chose d'étrange dans toute l'armée depuis quelques semaines... Depuis qu'ils avaient accepté de s'allier à ces étranges alliés venus du nord... Au fond de lui, Ulfrich savait qui ils étaient. Des forces que j'adis, on aurait combattu. Qu'on aurait passé au feu comme on passait au feu purificateurs certains bâtiments de Praag, depui sla grande invasion d'il y avait plusieurs siècles. Le chaos. Les forces du dieu de la maladie coulait en lui.

Il leva la tête en voyant passer les ours. Leur démarche avait toujours été pataude, mais n'avait plus rien des l'avancée fiers et puissante de jadis. Leurs yeux caves et blanchâtres suintant de pus finit de faire monter les craintes et les regrets d'Ulfrich en travers de sa gorge.

Même à la fin du monde, même en se disant que le camp qu'il avait chois était celui des gagnants, ce genre de choix se payait toujours trop cher.

Textes écrits par Marell le Fou


TOUR 1 - LES PYRAMIDES NOIRES
Deux armées convergèrent vers les Pyramides Noires : d'un côté les cohortes des Hommes-Lézards d'Azka et de l'autre les clans Orques et Gobelins unifiés par Morglock le Sauvage. Mais, animée par les Vents de Magie soufflant en cette Fin des Temps, la Cité sans Nom avait retrouvé toute sa puissance et ses guerriers morts-vivants en assuraient de nouveau la garde.
Formant une alliance tacite, les Hommes-Lézards et les Orques se lancèrent à l'assaut des légions mortes de Huascar Capac. Les combats furent rudes et les alliés de circonstances étaient en train de prendre le dessus lorsque soudain les vents de magie se calmèrent, vidant les morts-vivant de leur énergie. Les Pyramides Noires de la Cité sans Nom étaient désormais sans défense et les Hommes-Lézards d'Azka retournèrent immédiatement leurs armes contre la Waaagh! Morglock qu'ils obligèrent à battre en retraite.









VICTOIRE DE L'ORDRE
En se rendant maîtres de la Cité sans Nom, les cohortes d'Azka fournirent au Prêtre-Mage une importante source d'énergie magique pour son rituel destiné à renforcer la puissance du Bâton de Jade.
Mais la guerre continuait dans les Marais de la Désolation alors que les forces du Chaos entraient à leur tour dans la danse et que les Orques et Gobelins de Morglock le Sauvage étaient loin d'être vaincus.

Hommes-Lézards (Arkadyne) vs Orques & Gobelins (Severian) vs Morts-Vivants (Marell le Fou) : Victoire des Hommes-Lézards (scénario maison)




TOUR 2 - RAIDS DANS LES MARAIS
Les Marais de la Désolation plongèrent définitivement dans la guerre alors que les armées des Orques & Gobelins et du Chaos lançaient des raids meurtriers.

Déterminé à se venger de sa défaite à la Cité sans Nom, Morglock le Sauvage mena une partie de sa horde vers Azka pour tenter de s'emparer des réserves magiques amassées par les Hommes-Lézards pour alimenter le rituel du Prêtre-Mage. Mais cette attaque avait été anticipée et les peaux-vertes découvrirent que les berges de la Rivière Boueuse étaient tenues par les cohortes de la cité. La charge lancée par Morglock le Sauvage fut terrible et permit à ses guerriers de prendre pied sur la berge défendue par ses ennemis mais la contre-attaque menée par les Hommes-Lézards fut implacable et repoussa les Orques dans la rivière. La Waaagh! reflua, poursuivie par les Hommes-Lézards, puis finit par se briser et par se disperser. La cité d'Azka et ses réserves d'énergies magiques étaient sauvées.





Profitant de l'absence de Morglock le Sauvage parti à l'assaut de la cité d'Azka, Saeddatrur le Borgne mena ses Kislevites corrompus par Nurgle contre le campement des peaux-vertes. Mais sur les conseils avisés de son chaman, Danse avec les Squigs, Morglock avait laissé une partie de ses troupes d'élite pour surveiller l'idole de Gork (ou de Mork ?) dans laquelle était rassemblée l'énergie de la Waaagh sensée lui permettre de survivre à la Fin des Temps.
Menés par Saeddatrur le Borgne lui-même, les Kislévites lancèrent une charge spectaculaire pour atteindre le coeur du campement Orque mais le lieutenant de Vytor le Corrompu fut intercepté par les peaux-vertes et littéralement démembré par les Trolls et Ogres présents en grand nombre. Privée de son général, l'armée du Chaos dut battre en retraite.








Hommes-Lézards (Marell le Fou) vs Orques & Gobelins (Severian) : Victoire des Hommes-Lézards (scénario de la Bataille de la Petite Bigorne)
Kislevites corrompus (Marell le Fou) vs Orques & Gobelins  (Severian) : Victoire des Orques & Gobelins (scénario de la Bataille de Grimm sur Revêche)

Morglock le Sauvage avait accumulé quelques victoires, que cela soit dans les Marais de la Désolation ou dans la Baie des Crocs, mais elles se révélaient bien maigres pour prétendre pouvoir impressionner Gork et Mork. Désormais le seigneur de guerre attendait avec crainte la fin du monde.

De son côté, malgré les offensives de ses ennemis, Azka avait gardé intact sa capacité à terminer le rituel destiné à alimenter le Bâton de Jade. Et alors que l'artefact s'activait à Wielstadt, le Prêtre-Mage y déversa toute la puissance magique qu'il avait accumulé en vidant la Cité sans Nom de ses réserves. Même situé à des centaines de kilomètres de l'ancienne cité impériale, le slann sentit toute la puissance de l'artefact et sa confusion alors que les énergies bénéfiques et maléfiques s'affrontaient pour en prendre le contrôle. Azka vit un équilibre prendre forme et soudain la destruction balaya le Vieux Monde, emportant Kazad Lok dans le néant...




RESULTAT DE L'ARC NARRATIF "LES MARAIS DE LA DESOLATION"
VICTOIRE MINEURE DE L'ORDRE